Interview de Olivier ABOLET.

INTERVIEW

Olivier ABOLET

Pouvez-vous me rappeler votre cursus dans le milieu de la danse ?
J’ai commencé la danse afro latino par la Salsa. J’ai pris mes premiers cours avec B-Sam au 19, dans le 95, il y a de cela un peu plus de douze ans maintenant. Six mois après j’ai commencé la Kizomba avec Georges Bitaud dans le 92 et j’ai continué avec la Bachata trois mois après. Ayant soif de m’améliorer, j’ai écumé les soirées en région parisienne, puis je suis allé apprendre dans les festivals à l’étranger. Au bout de deux ans d’apprentissage, j’ai eu l’opportunité de lancer mon propre évènement et de porter plusieurs casquettes, celles de professeur, DJ, et organisateur dans le 60. J’ai ainsi développé mon activité autour du milieu SBK. Par la suite, j’ai pris soin de continuer à prendre des cours, et continue toujours à l’heure actuelle de me former en danse de manière générale afin d’améliorer aussi bien ma technique que ma pédagogie.
Durant toutes ces années, j’ai aussi eu la chance d’aborder la danse à travers la compétition.
Afin d’avoir une identité visuelle unifiée, je m’implique davantage dans le milieu de la Bachata, tout en ayant à cœur, en tant qu’éternel passionné de danses aux multiples casquettes, de tout simplement DANSER.
 
Depuis combien vous enseignez les danses latinos ?
Dix ans
 
Pouvez-vous m’expliquer comment vous organisez vos cours ?
Cela va dépendre du contexte :
 
 – Cours suivis dans les établissements de type écoles de danse, ou encore cours hebdomadaire dans une soirée: mon objectif est de faire évoluer les élèves en leur faisant travailler des bases telles que l’ancrage au sol, le déhanché, la rythmique, la connexion (le guidage).
 
– Cours ponctuels : Je commence par évaluer le niveau des danseurs du cours, j’analyse, je les interroge sur ce qu’ils souhaitent apprendre, ce afin de pouvoir m’adapter au mieux à leur niveau, leur souhait et leur possibilité et ainsi alimenter chacun d’eux avec du contenu adapté et en y apportant ma plus-value pédagogique (vocabulaire employé, analyse, créativité, construction de l’apprentissage…).
 
Quelles sont les qualités et les compétences que l’on doit avoir pour faire ce métier?
Bienveillance, Analyse, Compréhension du corps, Compréhension de la musique, Pédagogie, Communication, Attentif, Empathie, et par-dessus tout, le plaisir de vouloir partager.
 
Quelles sont les inconvénients du métier ?
Malheureusement, selon moi, il n’y a pas assez de passionnés de la DANSE.
Les danseurs viennent principalement pour se détendre et sortir du quotidien, ce qui n’est pas, en soit, une mauvaise chose puisque cela reste notre besoin à nous tous. Mais du coup, ils attendent souvent que cela soit facile et sans difficulté. C’est finalement un peu l’idée de la société de consommation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Et ce manque de plus en plus important d’implication, de passion et d’envie d’approfondir son apprentissage du côté des élèves m’attriste.
 
Avez-vous eu des mentors ou avez-vous pris exemple sur des personnes pour évoluer dans le milieu des danses latinos ?
Oui, il est important d’avoir des mentors et de vouloir prendre exemple, que ce soit dans leur danse, leur technique ou leur approche pédagogique. Les miens sont B-Sam, Korke, Kwenda lima, Albir, Fernando Sosa, Adrian (y Anita), Terry, Adolfo, Maykel fonts, Johnny Vasquez, Yoandy.
 
Quels sont vos projets pour l’année 2021?
Reprendre dès que possible nos évènements à savoir Open Your Danse, Dance Sensations et notre festival Bachattle afin pouvoir partager à nouveau et retrouver l’énergie qui les caractérisent ! On a pris tant de temps à vouloir leur donner des empreintes particulières et précises lesquelles, chaque fois, nous tenaient à cœur, que le fait de ne plus pouvoir partager cette énergie est un manque immense !
 
D’après vous, que manque t-il dans le milieu des danses en France?
Pour moi, je n’ai pas l’impression qu’il manque quelque chose si ce n’est que les danseurs (et même les organisateurs car ils ont un rôle important à jouer) soient davantage passionnés et accordent ainsi une plus grande importance à la culture afro latino, à commencer par la musique elle-même. Il s’agirait, par exemple, de médiatiser davantage la musique – dans toute sa diversité – car je suis convaincu qu’en amenant les danseurs à l’écouter régulièrement, ils l’appréciaient encore plus et prendraient davantage de plaisir à danser et recevoir l’enseignement de la danse.


Interview réalisé par Nizard MAHARSI.



 
 

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